L’intervention s’est déroulée le mercredi 2 mars 2022, de 9h00 à 11h00, après le cours du professeur, les élèves avaient donc les prérequis nécessaires pour comprendre et approfondir une question complexe. Celle-ci portait sur la Justice Internationale pour juger les coupables de crimes de masse.
Dans une intervention de cinquante minutes, Bernard Jacquemart a commencé par rappeler quelques définitions et après une brève histoire de la justice internationale, il a expliqué le Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale et les Tribunaux pénaux internationaux (TPI). Le cœur de l’exposé portait sur la justice nationale face au génocide à partir de l’exemple des Gacaca du Rwanda. Les élèves ont compris que, face à un génocide de proximité, la réponse la plus adaptée était une justice de proximité. La proximité n’évite pas les difficultés, l’intervenant a exposé que face à la réalité sociale, à la peur et au poids de la culture, le bilan des Gacaca est très mitigé.
A la clôture des Gacaca en juin 2012, 2 millions de personnes avaient été jugées, selon le gouvernement, 65% de condamnation ont été prononcées (jusqu’à 30 ans de prison). Ce jour là, le président Kagame déclarait : « Nous avions trois choix. Le premier, le plus dangereux, était le chemin de la revanche, et le deuxième celui d’une amnistie générale. Mais nous avons choisi la troisième voie, la plus difficile, celle consistant à traiter la question une fois pour toute et à rétablir l’unité et l’intégrité de la nation ».
- Les Term Spécialité HGGSP à l’écoute de Bernard Jacquemart
Après une pause, les élèves ont posé des questions sur les Gacaca et au-delà sur les questions géopolitiques actuelles en s’interrogeant sur la justice qui pourrait se mettre en place face aux agressions russes en Ukraine. La séance des questions réponses a duré cinquante minutes.