À Douarnenez, où loger les 32 étudiants du futur BTS Audiovisuel ?

Un BTS Audiovisuel ouvrira ses portes à la cité scolaire Jean-Marie-Le Bris, à Douarnenez, dès septembre 2025. Cette formation accueillera seize étudiants la première année, 32 à partir de la deuxième. Du côté de la Région, se pose déjà la question de l’accès au logement de ces futurs étudiants.

La cité scolaire Jean-Marie-Le Bris, à Douarnenez, accueillera un BTS Audiovisuel dès la rentrée 2025-2026. (Le Télégramme / Dimitri L’hours)

C’est une formation inédite dans le paysage de l’enseignement public breton : à partir de la rentrée scolaire de septembre 2025, un BTS Audiovisuel ouvrira ses portes au lycée Jean-Marie-Le Bris, à Douarnenez. Les deux options proposées dans le cadre de cette formation - « Gestion de la production » et « Métiers du montage et de la postproduction » - accueilleront chacune huit personnes. Ce sont donc seize nouveaux étudiants qui arriveront à Douarnenez à la rentrée 2025, puis 32 à partir de la deuxième année.

Autant d’éléments rappelés par Loïc Hénaff, conseiller régional, vendredi 12 avril, lors d’une réunion organisée en compagnie d’une bonne cinquantaine de personnes, notamment des professionnels de l’audiovisuel du territoire et professeurs de la cité scolaire.

Si toutes les personnes présentes ont approuvé la pertinence de proposer une telle formation à Douarnenez, où le Pôle audiovisuel compte 200 professionnels du son et de l’image et se structure d’année en année, quelques problématiques restent à élucider pour accueillir du mieux possible les futurs étudiants. Parmi elles, la question du logement, dans un contexte de vive tension immobilière, à Douarnenez comme un peu partout en Bretagne et plus largement en France.

La colocation avec des personnes âgées, une solution ?

Un point de vigilance bien identifié par Loïc Hénaff, selon qui la mobilisation sur ce dossier commence dès aujourd’hui. D’autant que la Résidence Habitat Jeunes, projet porté par Douarnenez Communauté et qui offrira à terme 36 logements en T1, T1 bis et T2 pour des étudiants, jeunes travailleurs ou familles monoparentales, ne sortira pas de terre avant quelques années.

« Nous avons visité plus d’une fois Les Ateliers de l’Enfer, qui nous ont fait part de quelques difficultés à se loger pour les apprentis, en particulier celles et ceux dont la rentrée est décalée. Nous avons également interrogé Gaëlle Nicolas, maire de Châteaulin, où le lycée Jean-Moulin accueille un BTS Communication depuis septembre 2020. Ce n’est pas la catastrophe aujourd’hui pour y loger les étudiants mais ça ne s’est pas fait du jour au lendemain. Il y a, par exemple, des personnes âgées qui ouvrent leurs portes aux étudiants. C’est un fonctionnement auquel je crois mais il va falloir aller chercher les propriétaires », a-t-il présenté.

Une quarantaine de personnes ont assisté à la réunion organisée par la région Bretagne autour de la création de ce BTS Audiovisuel, notamment des professionnels de l’audiovisuel du territoire et des professeurs de la cité scolaire Le Bris. (Le Télégramme / Dimitri L’hours)

« 32 étudiants, ce n’est pas insurmontable à accueillir »

Ancien président du Festival de cinéma de Douarnenez et ancien directeur de Daoulagad Breizh, Erwan Moalic s’est dit « plus pessimiste » que Loïc Hénaff sur ce dossier. Il a encouragé les élus à se tourner dès maintenant vers les propriétaires de locations saisonnières dont les logements sont peu ou pas occupés de septembre à juin. « Certains ont des freins, comme celui de ne pas être payé par exemple. On peut imaginer la mise en place d’un fonds de garantie », a proposé Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne, présent lors de cette réunion.

"On ne va pas non plus faire face à une déferlante de demandes. Trente-deux personnes, ce n’est pas insurmontable à accueillir"

Maire de Douarnenez et présidente de Douarnenez Communauté, Jocelyne Poitevin a tenu à relativiser les craintes et interrogations émises par Erwan Moalic : « On ne va pas non plus faire face à une déferlante de demandes. Trente-deux personnes, ce n’est pas insurmontable à accueillir ».

À noter enfin que la Région a lancé une étude de faisabilité en vue de construire, si possible, des logements sur l’espace qui sera libéré grâce à la future démolition du bâtiment B de la cité scolaire, soit une surface d’environ 5 000 m². Une opération complexe en perspective et dont le calendrier demeure incertain et, dans tous les cas, bien plus lointain que la rentrée 2025.

Dimitri l’Hours

Le Télégramme du 16/04/2024